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Page:Ivoi - Les grands explorateurs. La Mission Marchand.djvu/43

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sa mission presque au complet, cette sage précaution y a puissamment contribué.

À la nuit on avait déblayé environ cent vingt mètres d’abatis.

Les reconnaissances étaient rentrées une à une.

Le rapport de leurs chefs pouvait se résumer ainsi.

« Rien vu. Pas un indigène aux alentours, dans un rayon de trois kilomètres.

Les éclaireurs envoyés en avant des abatis avaient progressé jusqu’au delà des rapides.

Ils n’avaient rien remarqué d’anomal.

Les abatis franchis, la route était libre.

Cependant une inquiétude tenait encore le commandant.

Bien qu’à si peu de distance de Bangui une attaque de vive force ne parût pas à craindre, elle était cependant possible.

Aussi les lampes électriques à réflecteurs furent-elles installées de loin en loin autour du campement.

Elles inondèrent le sous-bois de nappes de lumière blanche, tout en maintenant le camp dans l’ombre.

De cette façon, si l’ennemi se montrait, on le verrait nettement, tandis que lui-même ne pourrait apercevoir ses adversaires.

Et ces précautions tactiques prises, les sentinelles placées, tout le monde s’endormit.

Au milieu du camp plongé dans le sommeil, un homme veillait.

Il s’était assis devant sa tente et ses yeux sondaient incessamment les profondeurs mystérieuses de la forêt. Il était là, prêt à bondir à la moindre alerte, à défendre ceux qui marchaient sous ses ordres.

Le repos qu’il avait ménagé à ses soldats, le chef ne se l’accordait pas.

Cependant rien ne troubla la mission. La nuit s’écoula paisible, la clarté du jour reparut.

Alors les travaux furent repris.

À quatre heures du soir, les derniers abatis cédaient à l’effort des ouvriers noirs et, sans perdre un instant, la colonne se remettait en marche.

À sept heures, elle débouchait sur une plage de sable doré.