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Page:Ivoi - Les grands explorateurs. La Mission Marchand.djvu/61

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— Insupportable bavard, vous déciderez-vous ?

— Je me décide… ce nom, c’est…

— C’est ?

— Fasch’Aouda.

Marchand demeura un instant interdit.

Puis un bon sourire distendit ses lèvres et, appuyant la main sur les cheveux laineux de sa protégée :

— Tout va bien aujourd’hui. La confiance de mes compagnons, l’espoir d’arriver à Fachoda, et, en attendant, ainsi qu’un présage comme vous le disiez, Monsieur l’interprète, Fasch’Aouda qui m’appartient…

CHAPITRE V

DE l’OUBANGHI AUX PASSES DE BAGUESSÉ.


La mission était arrivée au poste avancé d’Abira au confluent de l’Oubanghi et du fleuve M’Bomou.

Malgré les fatigues endurées dans la brousse, les durs yaux de jalonnement du chemin, malgré les alertes incessantes causées par les Noirs, la santé générale était bonne.

Quant au moral il était excellent.

Tout le matériel se trouvait rassemblé à Abira, sans avaries.

Partout régnait la confiance.

Seul, le chef demeurait songeur.

C’est qu’il était seul à savoir que les efforts déployés jusqu’à ce moment pour le transport, tantôt par terre, tantôt par eau, de plus de six mille charges de vivres et d’approvisionnement de toute espèce, étaient bien peu de chose auprès des trésors d’énergie qu’il faudrait dépenser désormais.

En avant de la mission s’étendait un pays entrecoupé de marécages.