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Page:Ivoi - Les grands explorateurs. La Mission Marchand.djvu/81

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végétative, un enchevêtrement stupéfiant de tiges, de branches, de filaments, de racines sorties de terre, que la poignée d’hommes perdus au milieu de cette exubérante flore africaine, devaient vaincre à force de labeur et de volonté.

Après une reconnaissance rapide, l’emplacement choisi pour l’érection du poste fut le sommet d’un monticule, dont la crête dominait d’une trentaine de mètres, le terrain environnant.

La position était bonne.

De plus, sur cette hauteur rocheuse, la végétation se montrait moins fournie.

De sorte que le déblaiement en fut plus facile.

Il fallut néanmoins trois journées complètes pour débarrasser la butte des arbres et des broussailles dont elle était couverte.

Tandis qu’une partie des tirailleurs et des porteurs maniait la hache et le coupe-coupe, les autres débitaient les troncs en solives de deux mètres de longueur.

Aussi, quand les premiers eurent terminé, les seconds avaient amoncelé en piles ces bûches énormes, et les matériaux des murailles étaient tous prêts.

Il n’y avait plus qu’à les poser.

Sur le sol, une longue ligne fût tracée, encadrant la surface que devrait couvrir le fortin.

Elle affectait une forme rectangulaire.

Mesurant cent-vingt mètres dans sa plus grande dimension, cinquante dans l’autre, cela représentait en somme une superficie protégée de six mille mètres carrés.

De gros pieux, épointés et durcis au feu, furent profondément enfoncés en terre sur tout le pourtour.

Ils allaient former les assises sur lesquelles s’appuierait la construction.

Puis les solives, débitées durant les jours derniers, furent rangées les unes au-dessus des autres dans le sens horizontal et fortement rattachées aux pieux verticaux.

Des troncs placés à l’intérieur, s’appuyant obliquement à la muraille de bois et au terrain, tinrent lieu de piliers de soutènement.

Cependant un certain nombre « d’engagés » avaient creusé, au bord même de la rivière, de grands trous circulaires.