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Page:Ivoi - Massiliague de Marseille.djvu/281

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qu’il nous contait volontiers… étaient innombrables.

Il maniait le fusil comme M. Lebel, et le fleuret… comme saint Michel, le prévôt d’armes du paradis. C’était un adversaire digne de moi, Marcassou. »

Massiliague s’interrompit soudain, poussa un cri :

— Ah !

Mais avant que quiconque eût eu le temps de le questionner :

— Ce n’est rien, dit-il ; j’oublie de boire, et je m’aperçois que parler donne soif.

Un éclat de rire souligna cette déclaration et nul, dans le cercle, ne pensa que l’exclamation du Provençal avait été causée uniquement par ce fait que Francis et Pierre venaient de vider leurs tasses de thé, dans lesquelles Marius — ainsi qu’il l’indiquait un moment plus tôt à son allié par un regard, d’intelligence — avait mêlé le soporifique scapleteletl.

— Courage, señor, fit sérieusement Rosales, nous sommes anxieux de connaître la fin de la recherche de votre cousin Marcassou.

— Grand merci pour lui, répliqua le Marseillais, toujours prêt à la riposte.

— Tu parles comme nos poètes inspirés, appuya gravement le Puma qui, de même que tous les Indiens, adorait entendre narrer des contes.

— Oh ! fit modestement Scipion, à Marseille, nous sommes tous comme ça ; mais puisque vous le souhaitez, je cède le dé de la conversation à Marcassou :

« Sitôt mon parti pris, sitôt en route. Bombardade se promenait dans son jardin. Je l’aborde poliment :

— Bonjour, Bombardade.

— Té, c’est Marcassou, et ce qui t’amène ?

— Un service que j’attends de toi.

— Un seul, c’est peu.

— J’aime une personne du sexe joli.

Bombardade se mit à rire :

— Diable… que veux-tu que j’y fasse ?

— Voilà. La personne, elle m’a dit : Il faut te battre pour conquérir, mon cœur.

— Eh bien ! bats-toi.

— Justement, j’espère que tu m’aideras… mon bon Bombardade… Accorde-moi un petit duel, en amis.

Mais Bombardade recule, sa face s’empourpre, il lève les bras au ciel :