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Page:Ivoi - Millionnaire malgré lui.djvu/137

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L’HÉRITAGE DE LA « FRANÇAISE ».

sade, où, après le rôle un peu ridicule qu’il venait de jouer, il ne se souciait pas d’être reconnu.

Cependant les curieux du salon Bleu ouvraient la petite porte.

— Le voilà ! clamèrent-ils.

Tous les assistants se précipitèrent à leur suite, mais leur espoir curieux fut déçu.

Dans la salle où ils venaient de faire irruption, deux fauteuils se faisaient vis-à-vis devant la cheminée de marbre. Sur chacun, dans une attitude sérieuse, se montraient le chapeau chinois, la longue robe de l’escamoteur.

— Comment, ils sont deux !

— Il est double à présent !

Ces exclamations s’éteignirent soudain ; des audacieux ayant touché les personnages assis, tout s’écroula, les vêtements magiques ne contenaient plus personne.

On cherchait un homme, on trouvait deux costumes !

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

À ce moment même, dans la rue de Babylone, deux hommes marchaient côte à côte d’un pas accéléré.

— Monsieur Kozets, disait l’un, je veux vous féliciter, d’abord de votre adresse… les pick-pockets n’auraient rien à vous apprendre…

— Ma foi, Seigneur 12, pour faire de bonne police…

— N’achevez pas, c’est très juste. Ensuite vous m’avez doublé à merveille dans mon rôle de magicien.

— Alors vous êtes satisfait de mes services ?

— Très !

— Vous m’en voyez tout aise.

— Vraiment !

— Car, cela vous semblera peut-être incroyable ; mais je me sens pousser pour vous un sentiment que…

— Achevez donc. On peut tout me dire à moi.

— Eh bien… un sentiment que jamais, à mon sens, un ex-forçat n’eût dû m’inspirer… C’est du dévouement.

— Ah bah !

— Dame ! c’est si amusant de travailler avec vous. Vous vous employez à la solution d’un problème que je jugeais insoluble : Donner à l’un sans prendre à l’autre… Cela me passionne…, d’autant plus que vous avez une façon de procéder si originale…