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Page:Ivoi - Millionnaire malgré lui.djvu/157

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L’HÉRITAGE DE LA « FRANÇAISE ».

— Je défendrai au mari de mon choix de se battre avec vous.

— À votre aise. Je l’insulterai tant…

— Il vous traduira devant les tribunaux.

— S’il y tient. Mon avocat, payé pour cela, le traînera dans la boue.

Pas un mot de cette conversation peu banale n’était perdue, pour les auditeurs postés à l’extérieur du salon.

Tiennette, incapable de se tenir, pouffait littéralement de rire :
Il salua et continua son chemin.

— Non, dit-elle à l’oreille de son père ; cette façon de faire sa cour ! Ah bien ! si c’est là ce qu’on appelle le flirt américain !…

Dans le salon, miss Laura, qui avait semblé prête à bondir sur le señor Orsato, s’était brusquement tournée vers la porte, et elle disait d’un ton impossible à rendre :

— Le prince… le prince ! Son Altesse paraît à la coupée.

Mariole et sa fille regardèrent du côté indiqué et un cri faillit leur échapper.

Celui qui, à cet instant, mettait le pied sur le pont, était tout simplement Albert Prince, lequel, son télégramme expédié, venait prosaïquement réintégrer sa cabine de seconde classe.

Et soudain l’Américaine, d’un pas précipité, sortit du salon, s’arrêta de