Aller au contenu

Page:Ivoi - Millionnaire malgré lui.djvu/63

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
55
L’HÉRITAGE DE LA « FRANÇAISE ».

— Qu’est-ce donc ? murmura Mona.

Vas’li ne répondit pas.

Le visage du lieutenant s’était assombri. De sa gaule, le jeune homme excita l’attelage.

— Mais qu’avez-vous donc, Vas’li ? demanda la fille du général, étonnée du mutisme de son guide.

Un hurlement lugubre évita à ce dernier une explication.
Les loups !…

— Les loups !

— Oui, les loups !

Les points noirs, aperçus par l’institutrice, étaient les éclaireurs d’une bande de ces dangereux carnassiers.

Isolé, le loup est lâche. Durant la belle saison même, alors qu’il peut assez aisément trouver sa nourriture, il est peu dangereux.

Mais viennent les mois de froidure. La neige, la glace recouvrent la terre d’une couche dure ; les animaux disparaissent, se terrent ou émigrent vers des climats moins rigoureux ; les rares troupeaux sont enfermés dans les étables.

Alors le loup connaît la faim.

Il rôde amaigri, les yeux sanglants, autour des yourtes (cabanes). Les