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Page:Jacques Bainville - Les Dictateurs.djvu/116

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taine Bonaparte en connaît le point faible et contribue puissamment à prendre la ville. On le nomme général de brigade, et, en 1794, il reçoit le commandement de l’artillerie à l’armée d’Italie. Il se lie avec Robespierre le jeune, devient jacobin, et malheureusement peu avant le 9 Thermidor. On l’arrête, on le relâche, on lui offre en Vendée un commandement qu’il refuse. Bientôt la chance suprême se présente : le 12 Vendémiaire, l’Assemblée désigne Barras pour la défendre contre l’insurrection royaliste de Paris. Barras demande qu’on lui adjoigne le général Bonaparte. Le 13 Vendémiaire, Bonaparte écrase l’émeute contre-révolutionnaire sur les marches de l’église Saint-Roch.

Il a vingt-sept ans. Il vient d’épouser une créole, un peu galante, un peu usée par la vie, probablement maîtresse de Barras, et plus âgée que lui de six ans : Joséphine de Beauharnais. On lui donne le commandement en chef de l’armée d’Italie. Il part : c’est la campagne de 1796, campagne éblouissante de jeunesse et de joie, dont Stendhal vantera plus tard l’éternelle « alacrité ». Il fait la paix, sans s’occuper du Directoire, et sa paix est aussi neuve, aussi originale que sa guerre. Il revient à Paris, couvert de gloire. Il est l’homme qui assure la paix victorieuse, qui satisfait à la fois le désir de