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Page:Jacques Bainville - Les Dictateurs.djvu/140

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L’Amérique latine a toujours été le pays rêvé de la dictature, ou de ce qu’un écrivain vénézuélien a nommé le césarisme démocratique. Si l’on pouvait remonter assez loin dans le cours des temps, et si l’histoire précolombienne était débarrassée des hypothèses souvent fragiles qui l’encombrent, on se rendrait sans doute aisément compte que, dès avant l’arrivée des Espagnols et des Portugais, les grands Empires établis par leurs prédécesseurs étaient fondés sur le gouvernement d’un seul, et pourtant presque toujours hostiles à l’hérédité monarchique, contrairement à ce qu’ont cru les premiers écrivains qui ont traité de cette histoire.

Nous n’avons pas l’intention de remonter à ces époques où la fable se mêle à la réalité. Comme tous les peuples, ceux de l’Amérique du Sud et de l’Amérique Centrale ont eu leurs héros éponymes, personnalités à demi légendaires, qui ont vraisemblablement exercé ce que nous nommons aujourd’hui dictature, en mêlant au sens de ce mot un sens religieux. C’est ainsi que les Aztèques, dont le grandiose Empire