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Page:Jacques Bainville - Les Dictateurs.djvu/149

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Par malheur, on l’accuse d’avoir rétabli sous un autre nom une sorte d’Inquisition plus farouche que l’ancienne, et d’avoir préparé des lois contre les étrangers à qui le séjour de l’Amérique devait être interdit parce qu’ils mettaient en péril « la pureté de la Sainte Vierge ». Sans vouloir prendre parti entre ces deux interprétations, nous dirons seulement que, comme le curé Hidalgo, le curé Morelos finit par être pris et fusillé en 1813.

L’activité religieuse et sociale de ces deux révolutionnaires s’éloigne fort, il faut le dire, des idées de la Révolution française. Elle est d’une couleur beaucoup plus espagnole et, on l’a vu, semble plutôt inspirée par une sorte de foi que par la raison. En tout cas, il est bon de dire qu’entre les armées du vice-roi et les hordes des deux curés, il n’y avait pas de différence de sang. Les guerres de l’indépendance ont été des guerres civiles, auxquelles des Mexicains, de chaque côté de la barricade et de l’autel, ont pris part. C’est que le fond de l’affaire était beaucoup plus social que politique, et les dictateurs improvisés l’avaient bien compris.

Les querelles intestines de l’Espagne eurent par la suite leur répercussion dans le pays. Les uns acceptèrent la Constitution libérale et rationaliste de Ferdinand VII, les autres protestèrent