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Page:Jacques Bainville - Les Dictateurs.djvu/152

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lois et des habitudes financières, il contracta un emprunt, réduisit le traitement des fonctionnaires, les subventions aux chemins de fer. Cependant, il continuait ses grands travaux. Grâce à sa prudence, on ne tarda pas à supprimer progressivement les mesures d’économie rendues obligatoires par la crise, et le Mexique put connaître enfin une prospérité réelle. Il est inutile de dire que Porfirio Diaz fut réélu Président plusieurs fois.

Mais les hommes sont mortels, et les pouvoirs personnels ne durent pas plus que la vie d’un homme. Lorsque son chef le plus célèbre eut disparu, le Mexique retomba dans ses querelles intestines et ses convulsions. Il ne semble pas qu’il soit encore près d’en sortir.

Toutefois, l’expérience de Porfirio Diaz peut être considérée comme originale. On aura vu avec lui la dictature d’un ingénieur-économiste, une dictature scientifique et, en quelque sorte, polytechnicienne, dans un pays qui n’avait guère changé depuis les conquistadors. C’est vraiment la preuve que tout est concevable et possible.