Aller au contenu

Page:Jacques Bainville - Les Dictateurs.djvu/172

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

titution. C’est le général Santa-Cruz qui lui en donna une nouvelle, avant de laisser s’engager son pays dans des guerres funestes avec ses voisins, et en particulier le Pérou.

La suite est d’une confusion et d’une monotonie qui fatiguent. Sans cesse, les généraux vainqueurs s’emparent du pouvoir pour un an ou six mois et, bien vite, cèdent la place aux généraux qu’ils avaient vaincus la veille. Dans cette succession rapide de gouvernements et de partis, d’hommes et d’idées, la conscience nationale elle-même semble s’effacer. Seule l’armée compte, et le chef qui dispose d’elle. Des États de l’Amérique du Sud, la Bolivie est celui pour lequel Bolivar semble avoir eu une tendresse particulière. Il avait encore rédigé pour elle une Constitution assurément perfectible, mais qui mettait à la première place l’ordre, le pouvoir et la continuité. Ce sont les vertus que la Bolivie semble s’être appliquée à renier avec le plus de constance.