Aller au contenu

Page:Jacques Bainville - Les Dictateurs.djvu/226

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

d’Angora, citadelle inconfortable, mais imprenable. Il devenait l’âme de la résistance nationale, et le général Gouraud, qui fit son éloge, ne s’y trompa pas.

C’était l’heure où les Grecs de Venizelos, appuyés par l’Angleterre, débarquaient à Smyrne. Mustapha organisa la résistance, refusa d’obéir à Constantinople, et le 21 janvier 1921 proclama que la souveraineté appartenait à la nation, et que le gouvernement était celui de la « Grande Assemblée Nationale ». En même temps, il s’alliait à Moscou (tout en réprimant énergiquement toute propagande communiste), et, en septembre, battait l’armée grecque. En 1922, un nouvel armistice était signé, Mustapha recevait le nom d’El Ghazi, c’est-à-dire le Victorieux. Le 1er novembre, l’Assemblée siégeant à Angora déposait le Sultan, et déclarait que le khalifat continuerait à être exercé par la famille des Osman, à condition que l’Assemblée pût choisir parmi ses membres le prince qui serait digne de cet honneur. En 1923, Mustapha Kemal était élu « président de la République ».

Bientôt, d’ailleurs, il devait faire purement et simplement supprimer le khalifat, qui n’est pas d’origine coranique, proclamant que la religion était affaire individuelle. Le monde entier fut stupéfait. On craignit les revendications des