Aller au contenu

Page:Jacques Bainville - Les Dictateurs.djvu/250

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

de faire de nouvelles élections, 35 députés fascistes entrent à Montecittorio. Mussolini, élu à la fois à Milan et à Bologne, commande leur petit groupe.

Dès l’abord, il révèle son habileté sur le terrain parlementaire. Il use, pour affirmer l’intransigeance de ses principes, d’expressions modérées et, sans donner aucun gage, trouve le moyen de se concilier catholiques et incroyants, royalistes et républicains patriotes.

À la Chambre comme dans le pays, le rassemblement s’opère au nom seul de la patrie. Devant le danger qui monte, chacun immole ses préférences au salut de l’Italie.

Bien plus, toute une partie des troupes socialistes, découragée par l’attitude de ses dirigeants, commence à se rappeler l’ancienne activité du camarade devenu le chef du fascisme, et à se demander si l’émancipation du prolétariat ne pourrait pas venir par lui. Mussolini, exactement informé de cet état d’esprit, en saisit toute l’importance. Les troupes fascistes peuvent voir leurs effectifs doubler d’un seul coup et l’influence des Faisceaux devenir prépondérante dans l’État, Aussi bien, il n’hésite pas. Le 3 août, il signe une espèce de traité de paix avec les socialistes et la C. G. T. italienne. De nombreux Faisceaux murmurent, ne comprenant pas la