Aller au contenu

Page:Jacques Bainville - Les Dictateurs.djvu/280

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

crut le moment venu. Il tenta un putsch avec l’aide de Ludendorff : ce fut la révolution manquée du 8 novembre 1923, où périrent dix-huit de ses partisans, les premiers « martyrs » du national-socialisme, tombés devant la Feldherrenhalle de Munich, et auxquels est dédié Mein Kampf. Après un long procès, au cours duquel Hitler défendit sa cause et celle du Reich, il fut incarcéré le 1er avril 1924 à la maison d’arrêt de Landsberg-am-Lecht.

C’est là qu’il trouva enfin le temps d’un certain repos et qu’il essaya d’ordonner ses idées dans un livre qui est comme le Coran du national-socialisme, et qui a toujours le succès le plus considérable, son célèbre Mein Kampf (Mon Combat).

Il est peut-être assez difficile pour un Français de juger ce livre, parce que toute lecture de Mein Kampf commence par un malentendu. Nous y cherchons un programme politique et social, et, de page en page, nous l’y trouvons. Les questions les plus diverses, l’éducation, la propagande antivénérienne, l’histoire, la naturalisation, sont abordées dans cet énorme volume de sept cents pages, en même temps que Hitler fait l’histoire de la formation de son esprit et de ses idées. Mais il ne faut pas douter que l’essentiel n’en soit ailleurs : dans la pensée de