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Page:Jacques Bainville - Les Dictateurs.djvu/41

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Le dictateur, dans la République romaine, n’était pas choisi au hasard ni désigné par le suffrage, mais investi par les Consuls qu’il devait remplacer. Le Sénat cependant pouvait présenter un candidat et l’usage de ce droit passa bientôt à l’état de coutume.

L’autorité du dictateur provisoire était absolue ; il jouissait dans leur plénitude de tous les pouvoirs, législatif, militaire, administratif, exécutif, avec une seule restriction, de nature financière : l’argent dont il avait besoin devait être demandé au Sénat.

En échange, et à la différence de ce qui se passait à Athènes, aucune accusation, quelle qu’elle fût, ne pouvait être portée contre lui lorsqu’il était rentré dans le rang des citoyens. Ainsi l’avait voulu la raison romaine, pour assurer sa liberté absolue de décision et d’action.

Telle était la fonction dictatoriale dont furent investis, entre autres, Cincinnatus et Fabius Maximus.

Elle subsista aussi longtemps que Rome demeura la ville militaire par excellence et que le peuple romain sut s’imposer la discipline nécessaire pour vaincre ses ennemis, Carthaginois et Orientaux.

Mais, après les grandes conquêtes, la pureté des mœurs se perdit. L’habitude du luxe, l’excès