Aller au contenu

Page:Jacques Bainville - Les Dictateurs.djvu/45

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

nitivement le compte de Jugurtha qui avait repris la campagne.

En moins d’une année, le roi de Numidie fut capturé, son pays pacifié, et Marius devint l’idole des Romains. Mussolini s’inspire, consciemment ou non, de cette histoire lorsqu’il prépare la conquête de l’Éthiopie.

La popularité de Marius s’accrut encore lorsqu’il eut défait, près d’Aix-en-Provence, les hordes teutoniques, et à Verceil, les Cimbres qui menaçaient Rome. Contre la loi et la coutume qui exigeaient dix ans avant qu’un Consul pût être élu pour la seconde fois, Marius le fut cinq ans de suite.

Le vieux Sénat aristocratique qui ne l’aimait guère, n’était pas disposé à tolérer plus longtemps cette illégalité. Il vit le danger, mais trop tard. La lutte s’engagea et le général vainqueur l’emporta et obtint son sixième consulat, grâce à la conclusion d’alliances électorales avec les pires éléments.

Dès lors, Marius ne connut plus de mesure. Des lois qui permettaient tous les actes arbitraires furent promulguées, loi de lèse-majesté tellement imprécise dans l’objet comme dans les termes qu’elle permettait de mettre à mort n’importe qui ; lois agraires attribuant aux Vétérans de l’armée vingt-cinq hectares de terres du