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Page:Jacques Bainville - Les Dictateurs.djvu/56

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Crassus et César partis, Pompée montra son insuffisance. Les problèmes politiques qui se posaient à Rome, depuis le départ des armées dépassaient infiniment sa capacité. Il ne sut pas mettre à la raison un agitateur dangereux, Clodius, homme de rien mais qui aspirait à la magistrature suprême.

Si Clodius réussissait, c’en était fait des triumvirs. Pompée, incertain de la conduite à tenir, négocia avec le Sénat et fut nommé Consul, avec mission de délivrer Rome de la terreur clodienne. Ce que voyant et redoutant la répression, les partisans de Clodius disparurent et avec eux l’agitation qu’ils entretenaient.

Pompée s’imagina qu’il avait remporté ce succès par son seul mérite et se crut assez fort pour rompre le pacte qui l’unissait à César. Crassus avait disparu, ayant été assassiné chez les Parthes.

Prévenu de ce qui se tramait contre lui, César fit offrir à son associé de renouveler leur alliance, ou de déposer chacun leur dignité. Pompée refusa et obtint du Sénat qu’il ordonnât à César de licencier son armée avant de venir rendre ses comptes.

Tel jadis Sylla, César n’hésita point. Il franchit le Rubicon et marcha sur Rome. Pompée ni le Sénat ne l’attendirent et se réfugièrent en