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Page:Jacques Bainville - Les Dictateurs.djvu/68

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un portrait peu flatté, avec « son habit de drap tout uni, grossièrement coupé ; son linge grossier ; sa rapière serrée contre sa cuisse. » « Il parlait, ajoute sir Philip, avec une éloquence pleine de ferveur. Le motif de son discours n’était guère raisonnable : il plaidait pour un domestique qui avait distribué des libelles contre la reine. Je dois avouer que l’attention avec laquelle ce gentilhomme fut écouté diminua beaucoup ma révérence pour cette grande assemblée. »

Bientôt des sujets plus sérieux, des controverses dogmatiques donnèrent au député de Cambridge l’occasion de s’imposer. Dans les discussions théologiques qui occupaient les commissions du Parlement, Cromwell usait d’un langage obscur, prophétique, propre à séduire des assemblées que la passion religieuse emportait.

Le désaccord grandissait entre le roi et les parlementaires. Les Puritains traitaient le roi de « méprisant » parce qu’il ne voulait pas discuter avec des hommes qui prenaient leurs désirs pour des commandements de Dieu ; de « borné » parce qu’il ne voulait rien céder des principes de la monarchie. L’entente devenait impossible. La « Grande Remontrance » où tous ces griefs étaient rassemblés, qui développait avec plus de vigueur la « Pétition des Droits » fut votée en novembre 1640.