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Page:Jacques Bainville - Napoléon.djvu/501

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NAPOLÉON

qui, sans États, se feront encore appeler « roi Joseph » ou « roi Jérôme » ; Eugène, son fils adoptif, son préféré, que trouble la crainte de perdre la vice-royauté d’Italie ; Murat qui tente d’acheter sa couronne par une trahison ! Sauver la sienne à tout prix, c’est une pensée qui ne vient pas à Bonaparte parce qu’elle serait inutile et parce qu’il la dédaigne. Ce qui maintenant l’intéresse, en homme de lettres, en artiste, c’est sa propre destinée, son nom et sa place dans l’histoire. Et ce qui grandira en lui, c’est l’intelligence de sa gloire véritable. Ayant déjà régné sur les hommes et s’adressant toujours à leur imagination, il lui reste, par d’autres images, à régner sur l’avenir. Un des secrets de son ascension incroyable, c’est qu’il a toujours vu grand. C’est pourquoi sa fin ne pourra pas être petite et servira plus que tout à sa grandeur.