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Page:Jacques Collin de Plancy - Dictionnaire infernal.pdf/123

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avait commis des actes infâmes en grand nombre, il fut, après amende honorable, brûlé vif, à Rouen, sur le Vieux-Marché, le 22 août 1647[1]. Voy. Louviers.

Boullenc (Jacques), astrologue à Bologne, natif du diocèse de Dol en Bretagne. Il lit plusieurs traités d’astrologie que nous ne connaissons pas ; il prédit les troubles de Paris sous Charles VI, ainsi que la prise de Tours par le Dauphin. Il dressa aussi, dit-on, l’horoscope de Pothon de Saintrailles, en quoi on assure qu’il rencontra juste[2].

Boulvèse, professeur d’hébreu au collège de Montaigu. Il a écrit l’histoire de la possession de Laon en 1556 ; c’est l’aventure de Nicole Aubry.

Boundschesch, ou Livre de l’éternité, très-révéré des anciens Persans. C’est là qu’on voit qu’Ormusd est l’auteur du bien et du monde pur, Arimane l’auteur du mal et du monde impur. Un jour qu’Ormusd l’avait vaincu, Arimane, pour se venger, tua un bœuf qu’Ormusd avait créé : du sang de ce bœuf naquit le premier homme, sur lequel Ormusd répandit la force et la fraîcheur d’un adolescent de quinze ans, en jetant sur lui une goutte d’eau de santé et une goutte d’eau de vie. Ce premier homme s’appela Kaid-Mords ; il vécut mille ans et en régna cinq cent soixante. Il produisit un arbre, des fruits duquel naquit le genre humain. Arimane, ou le diable, sous la figure d’un serpent, séduisit le premier couple et le corrompit ; les premiers hommes déchus se couvrirent alors de vêtements noirs et attendirent tristement la résurrection ; car ils avaient introduit le péché dans le monde. On voit là une tradition altérée de la Genèse.


Bounsio, Japonaise que favorisaient les Kamis, esprits familiers du Japon. Elle désirait avoir des enfants. Par l’aide de ces esprits, elle pondit cinq cents œufs, d’où sortirent cinq cents enfants éclos au four.

Bourget ou Burgot, sorcier compromis avec Michel Verdung. Voy. Verdung.

Bourignon (Antoinette), visionnaire, née à Lille en 1616, morte en 1680 dans la Frise. Elle


était si laide, qu’à sa naissance on hésita si on ne l’étoufferait pas comme un monstre. Elle se consola de l’aversion qu’elle inspirait par la lecture mal digérée de livres qui enflammèrent son imagination vive et ardente. Elle eut des visions et des extases. Elle se mit à prêcher, se fit chasser de Lille, et se retira en Hollande. Elle voyait partout des démons et des magiciens ; et ses nombreux ouvrages, qui furent tous imprimés sous ses yeux, en français, en flamand et en allemand, combattent tout culte extérieur et toute liturgie, en faveur d’une perfection mystique qui ne vient pas de Dieu. Les plus célèbres de ces écrits sont le traité du Nouveau ciel et du règne de l’Antéchrist, et son livre De l’aveuglement des hommes et de la lumière née en ténèbres.

Bourreau. Le maître des hautes œuvres avait jadis diverses prérogatives. On lui attribuait même, dans plusieurs provinces, le privilège de guérir certaines maladies, en les touchant de la

  1. M. Jules Garinet, Hist. de la magie en France, p. 246.
  2. Extrait d’un manuscrit de la bibliothèque du roi, rapporté à la fin des Remarques de Joly sur Bayle.