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Page:Jacques Collin de Plancy - Dictionnaire infernal.pdf/186

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dissuadée. Convaincue d’être sorcière, mais aussi d’avoir commis beaucoup de turpitudes, cette femme fut brûlée à Dôle en 1599[1] ; et c’est ainsi que se terminent ordinairement les histoires racontées par Boguet.

Colère, bien des gens ont été possédés plus ou moins grièvement dans un accès de colère.

Coleti (Étienne), auteur d’un livre intitulé Manière de reconnaître et de délivrer les énergumènes[2].

Coley (Henry), astrologue anglais, mort en 1690. On a de lui la Clef des éléments de l’astrologie. Londres, 1675, in-8o. C’est un traité complet de cette science fantastique. On y trouve l’art de dresser toutes sortes de thèmes d’horoscopes, avec des exemples de nativités calculées.

Collanges (Gabriel de), mathématicien, né en Auvergne en 1524. Il n’employa ses connaissances qu’à la recherche des secrets de la cabale et des nombres. Il est traducteur de la Polygraphie et universelle écriture cabalistique de Trithème, Paris, 1561, in-4o. On cite plusieurs ouvrages de lui, dont aucun n’a été imprimé, non plus que sa version de la Philosophie occulte d’Agrippa. Il a laissé en manuscrit un Traité de l’heur et malheur du mariage.

Collehites, pierre que l’on assure être propre à chasser les démons et à prévenir les charmes[3] ; mais on aurait dû la désigner.

Colleman (Jean), astrologue, né à Orléans ; le roi Charles VII en faisait grand cas. Louis XI, dit-on, lui donna des pensions, parce qu’il lui apprit à supputer des almanachs. On dit que Colleman étudiait si assidûment le cours de la lune, qu’à force d’application il en devint lépreux[4]

Collyre. On voit dans la Lycanthropie de Nynauld qu’un sorcier composait un certain collyre avec le fiel d’un homme, les yeux d’un chat noir et quelques autres choses que l’écrivain ne nomme pas ; a lequel collyre appliqué aux yeux faisait voir et apparaître en l’air ou ailleurs les ombres des démons. »

Colokyntho-Pirates, pirates nains fabuleux, qui, dans l’histoire véritable de Lucien, naviguaient sur de grandes citrouilles ou coloquintes, longues de six coudées (trois mètres). Lorsqu’elles étaient sèches, ils les creusaient ; les grains leur servaient de pierres dans les combats, et les feuilles de voiles, qu’ils attachaient à un mât de roseau.

Colombes. Il y avait dans le temple de Jupiter, à Dodone, des colombes que l’on gardait soigneusement ; elles répondaient d’une voix humaine lorsqu’elles étaient consultées. Mais on lit dans Pausanias que c’étaient des femmes prêtresses qu’on appelait colombes dodoniennes. Les




Perses, persuadés que le soleil avait en horreur les colombes blanches, les regardaient comme des oiseaux de mauvais augure, et n’en souffraient point dans leur pays.

Colma, château fort sur le Danube, qui, selon la tradition, est sorti de terre tout construit, par une puissance magique, comme autrefois dans la mythologie grecque Pégase sous le pied de Minerve. Des savants disent qu’en réalité il a été bâti en une nuit par la puissante armée sarmate du roi Deucaos.


Ruines de Colma.


Colonne du diable. On conserve à Prague trois pierres d’une colonne que le diable apporta de Borne pour écraser un prêtre avec lequel il avait fait pacte, et le tuer pendant qu’il disait la messe. Mais saint Pierre, s’il faut en croire la légende populaire, étant survenu, jeta trois fois de suite le diable et sa colonne dans la mer, et cette diversion donna au prêtre le temps de se repentir. Le diable en fut si désolé qu’il rompit la colonne et se sauva[5].

Coltreni, lutins italiens, de l’espèce de nos Gobelins.

Combadaxus, divinité dormante des Japonais. C’était un bonze dont ils racontent l’anecdote suivante. « À huit ans il fit construire un temple magnifique, et, prétendant être las de la vie, il annonça qu’il voulait se retirer dans une caverne et y dormir dix mille ans : en consé-

  1. Boguet, Discours des sorciers, ch. xiii, p. 325.
  2. Energumenos dignoscendi et liberandi ratio. Vérone, 1746.
  3. Delancre, Tabl. de l’inconst. des démons, etc., liv. IV, p. 297.
  4. Ancien manuscrit de la bibliothèque royale. Voyez Joly, Remarques sur Bayle, à la fin.
  5. Voyages du docteur Patin.