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Page:Jacques Collin de Plancy - Dictionnaire infernal.pdf/418

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LIO
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linge, et lorsqu’elle devenait blanche, on se promettait bon succès dans ses projets de mariage.

Lion. Si on fait des courroies de sa peau, celui qui s’en ceindra ne craindra point ses ennemis ; si on mange de sa chair, ou qu’on boive de son urine pendant trois jours, on guérira de la fièvre quarte… Si vous portez les yeux de cet animal sous l’aisselle, toutes les bêtes s’enfuiront devant vous en baissant la tête[1].

Le lion est un des signes du zodiaque. Voy. Horoscopes. — Le diable s’est montré quelquefois sous la forme d’un lion, disent les démono-


graphes. Un des démons qui possédèrent Elisabeth Blanchard est désigné sous le nom du lion d’enfer. Voy. Messie des juifs.

Lios. Voy. Alfares.

Lisathama. Voy. Gruau de la Barre.

Lissi, démon peu connu qui posséda Denise de la Caille et signa le procès-verbal d’expulsion, qui n’est qu’une farce.

Litanies du sabbat. Les mercredis et vendredis on chantait au sabbat les litanies suivantes, s’il faut en croire les relations :

Lucifer, Belzébuth, Léviathan, prenez pitié de nous. Baal, prince des séraphins ; Baalbérith, prince des chérubins ; Astaroth, prince des Trônes ; Rosier, prince des Dominations ; Carreau, prince des Puissances ; Bélias, prince des Vertus ; Perrier, prince des Principautés ; Olivier, prince des Archanges ; Junier, prince des Anges ; Sarcueil, Fume-Bouche, Pierre-de-Feu, Carniveau, Terrier, Coutellier, Candelier, Béhémoth, Oilette, Belphégor, Sabathan, Garandier, Dolers, Pierre-Fort, Axaphat, Prisier, Kakos, Lucesme, priez pour nous[2]. — Il faut remarquer que Satan n’est pas invoqué dans ces litanies, non plus qu’une foule d’autres.

Lithomana. Voy. Gruau de la Barre.

Lithomancie, divination par les pierres. Elle se faisait au moyen de plusieurs cailloux qu’on poussait l’un contre l’autre, et dont le son plus ou moins clair ou aigu donnait à connaître la volonté des dieux. On rapporte encore à cette divination la superstition de ceux qui croient que l’améthyste a la vertu de faire connaître à ceux qui la possèdent les événements futurs par les songes. On disait aussi que si on arrose l’améthyste avec de l’eau et qu’on l’approche de l’aimant, elle répondra aux questions qu’on lui fera, mais d’une voix faible comme celle d’un enfant[3]

Lituus, baguette d’augure, recourbée dans le bout le plus fort et le plus épais. Le lituus dont on fit usage à l’élection de Nuraa, second roi de Rome, était conservé dans le temple de Mars. On conte qu’il fut trouvé entier après l’incendie général de Rome[4].

Livres. Presque tous les livres qui contiennent les secrets merveilleux et les manières d’évoquer le diable ont été attribués à de grands personnages. Abel, Adam, Alexandre, Albert le Grand, Daniel, Hippocrate, Galien, Léon III, Hermès, Platon, saint Thomas, saint Jérôme, passent, dans l’idée des imbéciles, pour auteurs de livres magiques. La plupart de ces livres sont inintelligibles et d’autant plus admirés des sots qu’ils en sont moins entendus. Voyez à leurs noms les grands hommes auxquels on attribue les livres magiques. Le Livre des prodiges, ou Histoires et aventures merveilleuses et remarquables de spectres, revenants, esprits, fantômes, démons, etc., rapportées par des personnes dignes de foi. 1 volume in-12, cinquième édition, Paris, 1821 ; — compilation sans objet. Voy. Mirabilis Liber.

Lizabet, démon. Voy. Colas.

Loannocks (Susanna), Anglaise qui, en 1659, fut accusée par une de ses voisines de lui avoir ensorcelé son rouet, en sorte qu’elle ne pouvait plus le faire tourner. Elle offrit de soutenir son dire par serment. Le mari de l’accusée nia la culpabilité de sa femme, sans nier la possibilité du crime ; et, pour la disculper, il demanda qu’elle fût soumise à l’épreuve de la Bible. Les

  1. Admirables secrets d’Albert le Grand, p. 409.
  2. M. Garinet, Histoire de la magie en France.
  3. Brown, Erreurs populaires, t. I, p. 162.
  4. Lebrun, Traité des superstitions, t. II, p. 394.