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Page:Jacques Collin de Plancy - Dictionnaire infernal.pdf/421

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mes, six capucins, un dominicain, un récollet, deux oratoriens, etc., et parmi les laïques, outre le roi Louis XIII, la reine Anne d’Autriche, Laubardemont, conseiller du roi, intendant de la Touraine, du Maine et de l’Anjou, les sieurs Roatin, Chevallier, Richard et Housnain, magistrats de Poitiers, Cottreau, Burges, Péguineau, Texier, Dreux, Delabarre, Lapicherie, Riverain, Constant, Deniau, magistrats de Tours, de Chinon, de Saint-Maxent, de Laflèche. Outre huit docteurs en médecine, douze médecins appelés de tous les environs ; enfin, douze personnages éminents, entre autres lord Montagu, lord Killegrew, Kériolet, etc., etc., etc.

C’est une pareille assistance, dont nous ne nommons que les sommités, que les niais, qui nient tout, ont osé accuser de fourberie, ou de connivence ou de stupidité. Or, le crime de Grandier, après deux années d’études et d’examen consciencieux, fut reconnu ; Grandier fut emprisonné ; il s’occupait là à écrire sa défense. Mais un arrêt, rendu le 18 août 1634, le condamna au feu, comme reconnu coupable de magie et d’autres méfaits[1].

Louis Ier, surnommé le Pieux et le Débonnaire, fils de Charlemagne, né en 778, mort en 840. Les astrologues jouirent, dit-on, de quelque faveur à sa cour. À l’article de la mort, on raconte qu’au moment où il recevait la dernière bénédiction, il se tourna du côté gauche, roula les yeux comme une personne fâchée et proféra ces mots allemands : Hulz, hutz (dehors, dehors) ! Ce qui fit conclure qu’il s’adressait au diable, dont il redoutait les approches[2].

Louis XI, roi de France, né en 1423, mort en 1483. Un astrologue ayant prédit la mort d’une personne qu’il aimait, et cette personne étant morte en effet, il crut que la prédiction de l’astrologue en était la cause. Il le fit venir devant lui avec le dessein de le faire jeter par la fenêtre. « Toi, qui prétends être si habile homme, lui dit-il, apprends-moi quel sera ton sort ? » Le prophète, qui se doutait du projet du prince, lui répondit : « Sire, je prévois que je mourrai trois jours avant Votre Majesté. » Le roi le crut et se garda bien de le faire mourir. Du moins tel est le conte, et on en a prêté beaucoup à ce roi si partialement jugé.

Louis XIII, roi de France, né en 1601, mort en 1641, surnommé le Juste, parce qu’il était né sous le signe de la Balance ; mais il mérita ce surnom. Lorsqu’il épousa l’infante Anne d’Autriche, on prouva, dit Sainte-Foix, qu’il y avait entre eux une merveilleuse et très-héroïque correspondance. Le nom de Loys de Bourbon contient treize lettres. Ce prince avait treize ans quand le mariage fut résolu ; il était le treizième roi de France du nom de Loys. Anne d’Autriche avait aussi treize lettres en son nom ; son âge était de treize ans, et treize infantes du même nom se trouvaient dans la maison d’Espagne. Anne et Loys étaient de la même taille ; leur condition était égale ; ils étaient nés la même année et le même mois.

Louis XIV. Voy. Anagrammes.

Louis de Hongrie. Peu de temps avant la mort de ce prince, arrivée en 1526, comme il dînait enfermé dans la citadelle de Bude, on vit paraître à sa porte un boiteux mal velu, qui demandait avec instance à parler au roi. Il assurait qu’il avait des choses de la dernière importance à lui communiquer. On le méprisa d’abord, et l’on ne daigna pas l’annoncer. Il cria plus haut et protesta qu’il ne pouvait découvrir qu’au roi seul


ce dont il était chargé. On alla dire à Louis ce qui se passait. Le prince envoya le plus apparent

  1. Voyez l’histoire d’Urbain Grandier, dans les Légendes infernales.
  2. Garinet, Histoire de la magie en France, p. 44.