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Page:Jacques Collin de Plancy - Dictionnaire infernal.pdf/533

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de bonheur, la porte n’était pas fermée tout à fait. Il vit en entrant un cercueil avec des cierges autour, et un bon homme qui, en gardant le mort, s’était endormi auprès d’un bon brasier. Le provincial, sans faire de bruit, s’approcha le plus qu’il put du brasier, s’y installa et s’endormit aussi fort tranquillement sur un siège. Cependant le gardien s’éveilla ; voyant la figure qui lui faisait compagnie, avec ses cornes et le reste, il ne douta pas que ce ne fût le diable qui venait prendre le mort. Il poussa des cris si épouvantables que le provincial, s’éveillant en sursaut, fut tout effrayé, croyant de son côté voir le défunt à ses trousses. Quand il fut revenu de sa frayeur, il fit réflexion sur son habillement et comprit que c’était ce qui avait causé ses embarras. Comme le jour commençait à paraître, il alla changer de mise dans une friperie et retourna à son auberge, où il n’eut pas de peine cette fois à se faire ouvrir la porte. Il apprit en entrant que la servante était malade, et que c’était une visite que le diable lui avait rendue qui causait son mal. Il n’eut garde de dire que lui-même était le diable. Il sut ensuite que l’on publiait dans le

Peucer (Gaspard).


quartier que le diable était venu pour enlever un voisin. La servante attestait la chose ; et ce qui y donnait le plus de vraisemblance, c’est que le pauvre défunt avait été usurier. Voy. Apparitions, Revenants, Fannius, Visions, etc.

Phara-IldisPhara-Ildis, ou simplement Phara, bonne et bienfaisante fée en Norvège.

Pharmacie, divination employée par les magiciens et enchanteurs, lesquels devinent, à l’aide du commerce qu’ils ont avec les démons, qu’ils évoquent pour cela au moyen de fumigations faites sur un réchaud.

Phénix, grand marquis des enfers. Il paraît sous la forme d’un phénix avec la voix d’un enfant ; avant de se montrer à l’exorciste, il rend des sons mélodieux, il faut au contraire se boucher les oreilles quand on lui commande de prendre la forme humaine. Il répond sur toutes les sciences. C’est un bon poëte, qui satisfait en vers à toutes les demandes. Après mille ans, il espère retourner au septième ordre des Trônes. Vingt légions lui obéissent[1].

Phénix. Il y a, dit Hérodote, un oiseau sacré qu’on appelle phénix. Je ne l’ai jamais vu qu’en peinture. Il est grand comme un aigle ; son plumage est doré et entremêlé de rouge. Il se nour-

  1. Wierus, in Pseudomonarchia dœmon.