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Page:Jacques Collin de Plancy - Dictionnaire infernal.pdf/65

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de sa fille Mandane croissait une vigne qui de ses feuilles couvrait l’Asie entière : présage de la grandeur de Cyrus, fils de Mandane.

Astier, l’un des prophètes du Dauphiné. Voy. Prophètes.

Astragalomancie, divination par les dés. Prenez deux dés, marqués comme d’usage des numéros 1, 2, 3, 4, 5, 6. On peut jeter à volonté un dé seul ou les deux dés à la fois ; on a ainsi la chance d’amener, les chiffres 1 à 12. Vous voulez deviner quelque affaire qui vous embarrasse on pénétrer les secrets de l’avenir, posez la question sur un papier que vous aurez passé, au-dessus de la fumée du bois de genièvre ; placez ce papier renversé sur la tablé, et jetez les dés. — Vous écrirez les lettres à mesure qu’elles se présentent. En se combinant, elles vous donneront la réponse : 1 vaut la lettre A ; 2 vaut E ; 3 vaut I ou Y ; 4 vaut O ; 5 vaut U ; 6 vaut B, P ou V ; 7 vaut C, K ou Q ; 8 vaut D ou T ; 9 vaut F, S, X ou Z ; 10 vaut G ou J ; 11 vaut L ; M ou N ; 12 vaut R. — Si la réponse est obscure, il ne faut pas s’en étonner : le sort est capricieux. Dans le cas ou vous n’y pouvez rien comprendre, recourez à d’autres divinations. — La lettre H n’est point marquée, parce qu’elle n’est pas nécessaire. Les règles du destin se dispensent de celles de l’orthographe ; PH s’expriment fort bien par la lettre F, et CH par la lettre X.

Les anciens pratiquaient l’astragalomancie avec des osselets marqués des lettres de l’alphabet, et les lettres que le hasard amenait faisaient les réponses. C’est par ce moyen que se rendaient les oracles d’Hercule en Achaïe. On mettait les lettres dans une urne, et on les tirait comme on lire les numéros des loteries.

Astres. La première idolâtrie a commencé parle culte des astres. Tous les peuples fourvoyés les adoraient au temps de Moïse. Lui seul ; dit aux Hébreux : « Lorsque vous élevez les yeux vers le ciel, que vous voyez le soleil ; la lune et les autres astres, gardez-vous de tomber dans l’erreur et de les adorer, car c’est Dieu qui les a créés. » (Deutéronome, chap. 4.)

Ceux qui ne croient pas à la révélation devraient nous apprendre comment Moïse a été plus éclairé que les sages de toutes les nations dont il était environné[1].

Mahomet dit dans le Koran que les étoiles sont les sentinelles du ciel, et qu’elles empêchent les démons d’en approcher et de connaître ainsi les secrets de Dieu.

Il y a des sectes qui prétendent que chaque corps céleste est la demeure d’un ange. — Les Arabes, avant Mahomet, adoraient les astres. Les anciens en faisaient des êtres animés ; les Égyptiens croyaient qu’ils voguaient dans des navires à travers les airs comme nos aéronautes ; ils disaient que le soleil, avec son esquif, traversait l’Océan toutes les nuits pour retourner d’Occident en Orient.

D’autres physiciens ont prétendu que les étoiles sont les yeux du ciel, et que les larmes qui en tombent forment les pierres précieuses. C’est pour cela, ajoutent-ils, que chaque étoile (ou plutôt chaque planète) a sa pierre favorite.

Astrolabe, instrument dont on se sert pour observer les astres et tirer les horoscopes. Il est souvent semblable à une sphère armillaire. L’astrologue, instruit du jour, de l’heure, du moment où est né celui qui le consulte ou pour lequel on le consulte, met les choses à la place qu’elles occupaient alors, et dresse son thème suivant la position des planètes et des constellations.

Il y a eu des gens, autrefois qui faisaient le métier de découvrir les voleurs par le moyen

 
Un astronome regardant à travers un télescope
Un astronome regardant à travers un télescope
 
d’un astrolabe. « Le ciel, disaient-ils, est un livre dans lequel on voit le passé, le présent et l’avenir ; pourquoi ne pourrait-on pas lire les événements de ce monde dans un instrument qui représente la situation des corps célestes[2] ? »

Astrologie, art de dire la bonne aventure, de tirer les horoscopes et de prédire les événements, par l’aspect, les positions et les influences des

  1. Bergier, Dict. théolog., au mot Astres.
  2. Le père Lebrun, Hist. des pratiques superst., t. I, p. 220.