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Page:Jaloux - Les barricades mystérieuses, 1922.djvu/61

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MYSTÉRIEUSES

pium. Chaque pensée qui me venait augmentait mon bien-être, ma délectation ; à vrai dire, ce n’étaient point des pensées vraiment formulées et elles ne tendaient à rien de pratique ; des rêves plutôt, des images qui, se déplaçant lentement, apportaient à mon cœur des ondes de joie, toujours plus intenses, toujours plus vagues. Je portais mes mains à mes narines, je respirais sur elles le parfum de Wanda, et cela suffisait à me rendre son portrait aussi présent que si je l’avais sous les yeux. Parfois, un détail s’en détachait que je revoyais seul, disproportionné, brutal comme une hallucination ; tantôt, ses yeux larges, humides, dont la sclérotique était nacrée, la pupille, large, l’iris, d’un vert clair taché de points sombres ; tantôt le dessin de son cou lisse et rond, si puissamment attaché aux épaules, ou bien encore la forme de ses jambes, hautes et pures, aux genoux bien moulés, et qui