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Page:Jaloux - Les barricades mystérieuses, 1922.djvu/88

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LES BARRICADES MYSTÉRIEUSES

— Eh bien ? me dit Wanda, quand elle eut fini, qu’avez-vous, Guy, vous semblez bien effondré.

— Cette musique ne me vaut rien. Elle m’anéantit.

— Il ne vous en faut pas beaucoup pour cela ! Moi, je l’admire de plus en plus. Je finirai par ne plus jouer que Rameau, Couperin, Daquin et Dandrieu, mais c’est Couperin que je préfère encore à tous. Il me semble, quand je l’écoute, que je ne suis plus une sotte fille d’à présent, avec les ridicules manies de mes contemporains, mais que je participe à la vie délicieuse du XVIIIe siècle, que je vais me coiffer à la Belle-Poule, avoir des paniers de trois mètres de tour et fréquenter Mlle de Lespinasse ou Mme d’Épinay.

— Hélas ! dis-je, je voudrais bien qu’il en fût ainsi ! Après tout, c’est peut-être aussi ce regret qui me donne une telle tristesse, quand vous jouez ce morceau-là !