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Page:James Guillaume - L'Internationale, III et IV.djvu/292

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(Die Plebe von Lodi hat sich so ziemlich den Allianzisten angeschlossen, und Wäre imstande, die Geschichte sofort zu veröffentlichen).

4. Comme l’Allemagne, l’Autriche, et la Suisse ne sont pas mentionnées dans l’Instruction, et que le Conseil général a là suffisamment de relations directes, je n’ai point fait de démarche pour ces pays.

5. La circulaire a été approuvée de tous ceux qui l’ont vue, et la proposition qui y est faite d’une Conférence a semblé la seule pratique. Mais il nous paraît impossible qu’un vote ait lieu à ce sujet... Les voix d’Amérique suffiront d’ailleurs à couvrir le Conseil général, s’il transforme sa proposition[1] en résolution, d’autant plus que nous savons de bonne source que les alliancistes, eux non plus, ne tiendront pas de Congrès cet année, — et qu’ils n’en tiendront sans doute plus jamais...

Salut fraternel.

Fr. Engels.


Nous verrons dans un chapitre ultérieur (tome IV) ce qui se passa en 1876 : s’il n’y eut réellement « plus jamais » de Congrès « allianciste », comme le prédisait Engels, et ce qui advint du projet de Conférence « marxiste » ou « sorgiste » à Philadelphie.


L’union des deux fractions du parti socialiste d’Allemagne s’accomplit au printemps de 1875. Une circulaire du président de l’Association lassallienne annonça, en janvier, que vers la fin de février un projet de programme et de statuts communs serait soumis à l’examen des membres des deux fractions (Bulletin du 24 janvier 1875). Dans la seconde moitié de février, les journaux socialistes allemands publièrent la note suivante : « Les 14 et 15 février a eu lieu une Conférence à laquelle ont pris part seize représentants des diverses fractions socialistes de l’Allemagne. Dans cette Conférence a été élaboré le projet de programme et d’organisation qui sera présenté au Congrès destiné à opérer l’union de tous les socialistes d’Allemagne, Congrès qui se tiendra la semaine de la Pentecôte. Les délibérations qui ont eu lieu à ce sujet ont pleinement satisfait tous ceux qui y ont participé. »

Dans la première quinzaine de mars parut le projet de programme, dont voici les traits essentiels :

« Comme le travail utile n’est possible que dans la société et par la société, le produit du travail doit appartenir, avec égalité de droits, à tous les membres de la société. Dans la société actuelle, les instruments de travail sont le monopole de la classe capitaliste ; la dépendance de la classe des travailleurs, qui en résulte, est la cause de la misère et de la servitude sous toutes leurs formes. L’émancipation du travail exige que les instruments de travail deviennent propriété collective de la société. L’émancipation du travail doit être l’œuvre de la classe ouvrière elle-même, vis-à-vis de laquelle toutes les autres classes ne forment qu’une seule masse réactionnaire. Partant de ces principes, le parti ouvrier allemand travaille, par tous les moyens légaux, à réaliser l’État libre et la société socialiste, à briser la loi d’airain du salaire par l’abolition du salariat, à faire cesser l’exploitation sous toutes ses formes, à détruire toute inégalité sociale et politique. Pour le moment, la classe ouvrière travaille à son émancipation dans les limites de l’État national actuel ; mais elle sait que le résultat nécessaire de ses aspirations sera la fraternité internationale des peuples. Le parti ouvrier allemand réclame, pour préparer la solution de la question sociale, l’institution d’associations coopératives de production, embrassant à la fois l’industrie et l’agriculture, avec

  1. Le contexte fait voir que le « Conseil général », en proposant de réunir une conférence en 1876, proposait en même temps de renoncer au Congrès qui aurait dû être tenu en 1875, d’après la résolution votée à Genève en 1873.