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Page:James Guillaume - L'Internationale, III et IV.djvu/441

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porter votre concours à cette réunion, peut-être trouverez-vous là d’autres compagnons qui jusqu’ici ont lutté plus près de vous que de nous, accourus aussi pour sceller par une fraternelle accolade le rétablissement de l’union de tous les travailleurs.

Salut et Révolution sociale.

Le secrétaire de l’extérieur.

Cadix, 12 septembre 1876[1].


Dans son numéro du 22 octobre, le Bulletin publia une correspondance d’Espagne où on lisait : « Nous avons reçu avec beaucoup de plaisir la nouvelle que l’idée de conciliation entre les diverses fractions socialistes fait de grands progrès. Nous espérons que la Fédération espagnole se montrera favorable à la conclusion d’un pacte de solidarité entre les différentes organisations socialistes. » Le correspondant parlait ensuite d’un manifeste républicain signé par Ruiz Zorrilla et Salmeron, et expliquait que le parti républicain se trouvait divisé en quatre fractions, qui chacune de son côté se préparait à la révolution : les partisans de Castelar (modérés), ceux de Zorrilla et de Salmeron (unitaires), ceux de Pi y Margall (fédéralistes modérés), et les cantonalistes. Au moment où cette correspondance paraissait, les journaux annoncèrent la découverte d’un grand complot républicain : des centaines d’arrestations avaient été faites à Madrid et en d’autres villes ; le mouvement attendu, qui aurait sans doute remis Serrano à la tête du gouvernement, avec Zorrilla, Sagasta et Castelar comme ministres, se trouva de la sorte rendu impossible.


Le journal le Protesto, en Portugal, avait eu des paroles sympathiques à l’adresse de la Fédération jurassienne, à l’occasion de la mort de Bakounine. Lorsqu’eut été envoyée la circulaire du Bureau fédéral de l’Internationale convoquant le Congrès général pour le 26 octobre[2], le Protesto publia l’article suivant :


Congrès ouvrier international.

Le 26 courant s’ouvre à Berne un Congrès ouvrier international, auquel ont été invités les socialistes portugais. Ce Congrès est convoqué par les sections dissidentes de l’Association internationale des travailleurs, mais on assure qu’il y sera fait des propositions de conciliation. Nous souhaitons que nos compagnons puissent en finir avec toutes ces petites querelles, qui ont fait tant de mal à la classe des travailleurs. Est-ce que nous n’avons pas tous les mêmes intérêts et les mêmes aspirations ? Pourquoi donc sommes-nous divisés, et donnons-nous au monde ce triste spectacle ? Nos ennemis se réjouissent de notre désunion, et beaucoup d’ouvriers abandonnent à cause de cela les associations avec mécontentement.


À la suite de cet article, le Protesto reproduisit le programme du Congrès de Berne.


On a vu avec quelle ardeur et quel enthousiasme l’Internationale, en Italie, était rentrée dans l’arène publique. Le mouvement continuait et allait grandissant. Les journaux disparus reparaissaient ; de nouveaux journaux se fon-

  1. On va voir ci-dessous quel accueil fut fait à cet appel par l’organe des socialistes portugais, le Protesto. En outre, le Conseil central du Parti socialiste du Portugal envoya une Adresse de sympathie au Congrès de l’Internationale à Berne (p. 103).
  2. Pour les motifs qui avaient fait substituer cette date à celle du premier lundi d’octobre, voir plus loin, pages 66 et 73.