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Page:James Guillaume - L'Internationale, III et IV.djvu/448

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de notre Congrès pour affirmer leur solidarité avec les ouvriers allemands. Dans une assemblée à laquelle l’orateur a assisté dernièrement à Berne, il a été question d’un rapprochement avec les socialistes russes, français, etc. Il a dû faire observer, il est vrai, que, dans la situation actuelle de l’Allemagne, une organisation internationale n’est pas possible. Mais ce qui peut très bien se faire, c’est d’établir une correspondance amicale entre les représentants des diverses organisations socialistes, et de profiter de quelque occasion pour avoir une entrevue, de façon à créer au moins un lien moral entre nous et nos frères des autres pays. L’orateur propose qu’il soit répondu dans ce sens aux adresses qui ont été lues.

« Cette proposition est adoptée. »

Ce fut Liebknecht qui rédigea et envoya la réponse du Congrès de Gotha au Congrès jurassien. Cette réponse (traduite en français) fut publiée dans le Bulletin du 10 septembre ; la voici, avec les quelques lignes dont nous la fîmes précéder et suivre :


On se souvient de l’Adresse au Congrès de Gotha, votée par le Congrès de la Fédération jurassienne. En réponse à cette adresse, nous recevons du compagnon Liebknecht la lettre suivante, que nous publions avec un vif plaisir :

« Chers compagnons,

« Le Congrès des socialistes allemands m’a chargé de vous exprimer sa joie que le Congrès de la Fédération jurassienne se soit prononcé en faveur de l’union de tous les socialistes.

« Sans doute la discorde dans les propres rangs du prolétariat est le seul ennemi que nous ayons à craindre ; et tout ce qui est en notre pouvoir sera fait pour mettre fin aux dissensions du passé.

« La brochure que nous publierons au profit des délégués parisiens à l’Exposition de Philadelphie paraîtra la semaine prochaine[1].

« Cette lettre vous aurait été transmise plus tôt, mais je n’avais pas l’adresse de votre comité.

« Salut et fraternité.

« W. Liebknecht. »

« Leipzig, 3 septembre 1876. »

Comme le prouvent les sentiments exprimés par cette lettre, l’œuvre d’apaisement commencée sur la tombe de notre cher et regretté ami Michel Bakounine est en bonne voie de s’accomplir ; et nous espérons que le Congrès général de l’Internationale, qui doit avoir lieu cet automne dans une ville de la Suisse, contribuera à faire faire aux diverses fractions du grand parti socialiste un nouveau pas dans la voie de l’union.


Ainsi qu’on l’a vu précédemment, nos relations avec l’organe des lassalliens, le Neuer Sozial-Demokrat, avaient toujours été cordiales ; il faisait régulièrement l’échange avec notre Bulletin, et il rendait compte des Congrès de l’Internationale autonomiste. Par contre, le Volksstaat nous avait traités en ennemis, et n’avait pas ménagé, en plus d’une circonstance, les outrages et les calomnies à nos militants. Aussi fut-ce une chose significative que la publication de cette ligne dans le Bulletin du 24 septembre :

  1. Comme on vient de le voir, elle ne parut qu’en novembre.