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Page:James Guillaume - L'Internationale, III et IV.djvu/639

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charger provisoirement de ce mandat la Fédératiou de la vallée de la Vesdre, jusqu’à ce que la Fédération régionale belge, réunie en congrès, ait pu déclarer si elle accepte ou refuse les fonctions de Bureau fédéral.

Les délégués belges demandent la suspension de la séance pour pouvoir se concerter entre eux. À la reprise de la séance, ils annoncent qu’à l’unanimité ils acceptent la proposition de désigner Verviers comme siège provisoire du Bureau fédéral.

Il est proposé en outre, pour le cas où le Congrès régional belge ne ratifierait pas cette décision, de placer le Bureau fédéral en Espagne. Les délégués espagnols déclarent qu’ils pensent que leur Fédération serait disposée à accepter ce mandat, s’il lui était conféré.

5° « Pays où se tiendra le prochain Congrès général. » — La Suisse est désignée à l’unanimité.

La séance est levée à midi.


Septième séance (privée), samedi 8 septembre, à deux heures.

L’ordre du jour appelle la discussion sur chacune des six questions formant le programme du Congrès de Gand.

Un mémoire émanant d’une section de Genève a été envoyé au Congrès avec prière d’en prendre connaissance. Ce mémoire, destiné au Congrès de Gand, traite une à une les diverses questions du programme. Il est décidé de donner lecture de ses différents chapitres au cours de la discussion.

1re question du Congrès de Gand : « Des tendances de la production moderne au point de vue de la propriété ». — Après une longue discussion, la résolution suivante est adoptée :


Considérant que le mode de production moderne tend, au point de vue de la propriété, à l’accumulation des capitaux dans les mains de quelques-uns, et accroît l’exploitation des ouvriers ;

Qu’il faut changer cet état de choses, point de départ de toutes les iniquités sociales,

Le Congrès considère la réalisation de la propriété collective, c’est-à-dire la prise de possession du capital social par les groupes de travailleurs, comme une nécessité ; le Congrès déclare en outre qu’un parti socialiste vraiment digne de ce nom doit faire figurer le principe de la propriété collective, non dans un idéal lointain, mais dans ses programmes actuels et dans ses manifestations de chaque jour.


2e question du Congrès de Gand : « Quelle doit être l’attitude du prolétariat à regard des partis politiques ? » — À cette question, le Congrès en joint une autre qui s’y rattache, et qui a été proposée pour l’ordre du jour du Congrès de Verviers par la Fédération napolitaine : « De la conduite des socialistes révolutionnaires anarchistes vis-à-vis des partis politiques soi-disant socialistes ».

Après une discussion approfondie, qui a duré plusieurs heures, le Congrès vote la résolution suivante :


Considérant que la conquête du pouvoir est la tendance naturelle qu’ont tous les partis politiques, et que ce pouvoir n’a d’autre but que la défense du privilège économique ;

Considérant, d’autre part, qu’en réalité la société actuelle est divisée, non pas en partis politiques, mais bien en situations économiques : exploités et exploiteurs, ouvriers et patrons, salariés et capitalistes ;

Considérant, en outre, que l’antagonisme qui existe entre ces deux catégories ne peut cesser de par la volonté d’un gouvernement ou pouvoir