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Page:James Guillaume - L'Internationale, III et IV.djvu/653

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Non : Kodriguez [Soriano], Guillaume, Costa, Rinke, Werner, Brousse, Montels, Gérombou, (Mendoza [Morago], Martini et Levachof absents.)

Pas d’abstention.

La séance fut ensuite levée.


La séance du vendredi après-midi fut consacrée à l’examen de la quatrième question : De l’organisation des corps de métier. Sur cette question, il y eut accord général ; Costa fit seulement observer qu’en Italie, où la grande industrie n’est encore que très peu développée, les corps de métier n’ont pas la même importance qu’ailleurs, et que ceux qui y existent sont pour le socialisme des obstacles plutôt que des alliés.

La résolution suivante, rédigée d’un commun accord par Coenen, Fränkel et Rodriguez [Soriano], fut mise aux voix :


Le Congrès déclare que dans la lutte économique contre les classes possédantes, il est nécessaire que l’on fédère internationalement les corps de métier, et engage ses membres à faire tous leurs efforts dans ce but.


Cette résolution rallia l’unanimité des voix, sauf celle de Costa, qui s’abstint.

Outre cette résolution, le Congrès vota encore celle-ci :


Considérant que les corps de métier, dans la lutte contre l’exploitation de l’homme par l’homme, sont un des plus puissants leviers de l’émancipation des travailleurs,

Le Congrès engage toutes les catégories d’ouvriers qui ne sont pas encore organisées, à se constituer en associations de résistance, tout en reconnaissant que le but de toutes les organisations ouvrières doit être l’abolition complète du salariat.


Le Congrès passa à la cinquième question : Création d’un bureau central de correspondance et de statistique ouvrière, qui réunirait et publierait les renseignements relatifs aux prix de la main d’ œuvre, des denrées alimentaires, aux heures de travail, aux règlements de fabriques, etc.


De Paepe recommande l’établissement d’un bureau de ce genre, « Je regretterais, dit-il, que des hommes qui ont longtemps marché ensemble dans les rangs de l’Internationale, et qui y ont appris à s’estimer, se trouvassent maintenant séparés d’une manière définitive et complète ; il est désirable qu’ils puissent conserver entre eux quelques relations, et la statistique est justement un terrain neutre sur lequel ils peuvent se rencontrer. »

James Guillaume dit que, maintenant que deux organisations sont en présence, chacune avec son bureau particulier, aucune des deux ne peut avoir la prétention d’ériger ce bureau spécial en un centre général de correspondance. Il y a donc lieu, si des relations quelconques doivent exister entre ces deux organisations, de créer à cet effet un bureau tel que celui que propose De Paepe. « Pour moi, dit-il, j’accepte cette proposition ; je ne serai jamais un sectaire, et je vois, dans les rangs des organisations non adhérentes à l’Internationale, à côté d’hommes dont nous sommes forcés de combattre les principes, des travailleurs auxquels nous devons tendre une main fraternelle. Il est déjà assez triste que la lutte entre les représentants de principes opposés s’impose à nous comme une nécessité à laquelle nous ne pouvons échapper ; au moins, saisissons l’occasion qui se présente de maintenir un lien, si faible soit-il, entre ces groupes qui n’ont pu arriver à s’entendre. Le bureau en question, qu’on pourrait appeler Office de cor-