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Page:James Guillaume - L'Internationale, III et IV.djvu/82

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dération romande en attendant l’établissement de la Fédération régionale suisse.

Le Conseil général :
F. J. Bertrand, Fr. Bolte, C. Carl, S. Dereure, Fornaccieri, S. Kavanagh, C. F. Laurel, E. Levièle, F. A. Sorge, C. Speyer, E. P. Saint-Clair.
Le secrétaire général, F. A. Sorge.
New York, le 5 janvier 1873.

À la Fédération jurassienne par Adhémar Schwitzguébel, Sonvillier.


La décision du Conseil général fut annoncée en même temps à toutes les autres fédérations.

C’est dans sa séance hebdomadaire du 9 février 1873 que le Comité fédéral jurassien prit connaissance du document que je viens de reproduire. Notre Bulletin le publia dans son numéro du 15 février, en le faisant suivre du commentaire que voici :


La provocation à la discorde et au manque de solidarité, qui termine cette lettre, ne trouvera pas d’écho parmi les sections de notre Fédération. Elles resteront unies plus étroitement que jamais, inébranlables dans leur fermeté et calmes dans la conscience de leur droit, devant les actes insensés de ceux qui prétendent former le gouvernement de l’Internationale.

Quant à l’opinion des autres fédérations, les déclarations du Congrès italien[1] de Rimini, du Congrès espagnol de Cordoue, et du Congrès belge de Bruxelles, ont été assez éloquentes et assez catégoriques, et nous tenons à remercier encore une fois les travailleurs de ces trois régions pour l’admirable esprit de solidarité dont ils font preuve à notre égard. Quant à l’Angleterre et à l’Amérique, on verra, par deux articles que nous publions plus loin[2], ce que dans ces deux pays on pense du Conseil général de New York et des personnages qui le composent. La France seule, malheureusement, ne peut élever la voix en ce moment[3] ; mais, pour juger de ses sentiments, il suffit de rappeler que toutes les Sections de France dont nous connaissons l’existence font partie intégrante de la Fédération jurassienne, à défaut d’une Fédération française que les persécutions du gouvernement les empêchent de former.

Terminons par un trait qui fera plaisir aux membres de notre Fédération. Dimanche 9 février, les Sections de la Vallée de la Vesdre (Belgique) étaient réunies dans leur Congrès trimestriel, à Verviers, et, quelques heures après l’ouverture de ce Congrès, le télégramme suivant arrivait à Sonvillier à l’adresse de notre Fédération :

  1. Lire : « de la Conférence italienne ».
  2. Ces articles sont la reproduction de l’Appel du Conseil fédéral anglais convoquant un Congrès à Londres pour le 26 janvier (la nouvelle des résolutions votées par ce Congrès ne nous était pas encore parvenue), et des extraits de la notice de B. Hubert, secrétaire du Conseil fédéral de Spring Street, dont il a été parlé p. 43.
  3. Dans une circulaire adressée « aux Conseils fédéraux des diverses régions de l’Internationale » par le Comité fédéral jurassien en date du 2 février (avant l’arrivée de l’ukase de suspension), on lit : « De tristes événements empêchent la France de faire entendre sa voix dans les revendications autonomistes, mais le peuple qui, dans les temps modernes, a le premier formulé pratiquement le programme anarchiste du prolétariat, en constituant la Commune libre de Paris, ne peut pas être pour l’autoritarisme ».