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Page:Jammes - De l’Angélus de l’aube à l’Angélus du soir.djvu/205

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JE SOUFFRE, MAIS…


Je souffre, mais ma douleur n’est pas en colère,
bien que des gens aient ri parce que je souffrais.
Un homme m’a fait du mal, mais je paierai,
avec un peu d’argent économisé, mon âme claire.

Je pense à toi qui ne m’as fait ni mal ni bien.
Tu as, en posant le pied, tout ton corps qui chante
et se lève, ton corps pur comme la source où la menthe
brille, près des génisses gardées par le chien.

Le monde ne veut pas tout ce que je voudrais.
Sans cela ce serait simple puisque je t’aime.
Que cette musique est triste dans la petite rue en neige…
Et pourtant, ce qui ne se peut pas se pourrait.