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Page:Jammes - De l’Angélus de l’aube à l’Angélus du soir.djvu/252

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Voici encore le calme de ma douce chambre,
voici Flore ma chienne, voici Marbot mon chien,
voici Nice mon chat et Li-Ti-Pu ma chatte,
et les portraits d’amis dans tout cet air ancien.

Voici le châle guadeloupéen de ma grand’mère,
voici aussi ici la toute petite chaise
où mon père, à sept ans, devait être bien à l’aise,
alors qu’il traversait les étoiles des mers…

Laisse-moi, ô mon Dieu, m’agenouiller à terre.
Je veux te célébrer en pleurant dans mes mains.
Si je suis malheureux, c’est que c’est un mystère :
tu as consolé Job souffrant sur le purin.

Tu m’as donné la vie. N’est-ce assez, ô mon Maître ?
Voici les toits de zinc, le pont, le gave vert,
et la petite ville aux obscures fenêtres,
et les brebis avec le chien et le berger.


1897.