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Page:Jammes - De l’Angélus de l’aube à l’Angélus du soir.djvu/269

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QUE JE T’AIME…


Que je t’aime, ô amie, toi qui as dans le sang
le sang de tes parentes qui vinrent d’Orient.
Tu es pareille à celles qui, dans le Sud,
dansent, avec de petits mouchoirs, au son des flûtes.
Ô ma petite amie, quand tu as été en chemise,
l’autre jour, ta chair dure et tes cheveux chéris
secouaient dans la chambre un parfum d’orange fauve…

Mais tes pieds civilisés étaient tout charmants et drôles,
et tes jambes, à travers ta petite chemise rose,
avaient l’air de celles d’un bébé incassable
qui fait le bonheur des petits enfants
sous la lumière joyeuse d’un premier de l’an.