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Page:Jammes - De l’Angélus de l’aube à l’Angélus du soir.djvu/312

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Le jardin est triste où est la tonnelle
verte et luisante auprès des brusques sauterelles.
Le mur du vieux jardin est blanc comme la chaux
la plus blanche, dans l’air clair comme l’eau,
l’air qui blanchit tant il est bleu et sans nuages.
Les choux qu’ils cueillent et mangent sont là.
Ils dorment, au Printemps, près des feuilles molles des lilas,
en Eté sous les mouches qui ont le bruit de la chaleur,
en Automne sous les pluies douces de bonne odeur.

LE POÈTE

Ce salé, c’est-il de l’oie ou du canard ?

LA SERVANTE, (qui est revenue.)

De l’oie, monsieur.

L’ÂME DU POÈTE

De l’oie, monsieur.Elles allaient les oies toutes blanches
sur la route blanche où les kilomètres dansent
au soleil. Elles allaient au bord des mares.
Elles tendaient le cou en sifflant du nez et, larges,
elles gonflaient leurs ailes en se précipitant.

LA MÈRE

Comment va le petit garçon du meunier ?