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Page:Jammes - De l’Angélus de l’aube à l’Angélus du soir.djvu/316

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Le soir tendre tombait aux fleurs parfumées.
La procession douce allait dans les allées.
C’est cela qui t’a donné cette âme douce
comme les chants des processions et la mousse.
Souviens-toi du jardin du presbytère où les
rossignols, près des lys, nichaient dans la nuit des rosiers.
À genoux ! Dieu est grand ! Tu étais un enfant…
Tu as grandi. Tu étais mort. Dieu t’a fait vivant.

LE POÈTE, (s’inclinant vers sa fiancée.)

Ne t’ennuieras-tu jamais ici ?

LA FIANCÉE

Ne t’ennuieras-tu jamais ici ? Non.

LE POÈTE

Que feras tu ?

L’ÂME DU POÈTE

Que feras tu ? Elle continuera la vie.

LA FIANCÉE

Je t’aimerai. Il me tarde que tu me prennes.
Je veux dormir sous toi parce que je t’aime.

L’ÂME DU POÈTE

La nature est calme. Les abeilles sonnent.