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Page:Jammes - Feuilles dans le vent, 1914.djvu/240

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qu’elle tonne comme un coup de canon tiré vers Dieu par la Terre en détresse :


Sauvez-nous, Jésus ! Nous périssons !
Seigneur, si vous le voulez, vous pouvez me guérir !
Mon Dieu, faites que je voie !
Mon Dieu, faites que je marche !


Soudain la grâce frappe, et la dernière clameur cesse. Rien ne ressemble davantage à ce recueillement que la consternation qui pèse sur un village après la tombée de la foudre.

En face du saint Sacrement qui lui est présenté, un malade s’est redressé, là-bas, à ma droite. Et, au point précis où a lieu le miracle, on voit la foule vaciller et frissonner au choc de Dieu. C’est une onde vivante qui va s’élargissant comme la ride d’un lac où une pierre choit. La commotion se propage. Un immense cri retentit, un seul hosanna poussé par trente mille bouches, un hosanna qui monte par delà les derniers gradins de la basilique, en plein ciel, jusqu’au calvaire noir de monde.

Mais, à peine cet hosanna a-t-il fini de re-