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Page:Jammes - Le Triomphe de la vie, 1911.djvu/25

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croissent auprès d’enchevêtrés taillis.
La fleur d’osier sema la poudre fine
de son chaton en forme de chenille.
L’herbe devint crue. Et la primevère
sur les talus poussa à ras de terre.
Le caltha d’or luisant, la pulmonaire,
dont le feuillag-e semble taché de craie,
la cardamine et l’ellébore vert
et la pervenche ornèrent les fossés.
On vit passer quelques vols de palombes,
rapidement. Les soirs furent plus longs.
Les doux enfants qui portent leurs leçons
musèrent au seuil sombre des maisons.
On entendit la rainette aux yeux blonds
coasser, aigre, creuse et rauque, aux buissons.
Sous les feuilles les musaraignes grincèrent.
Et les chansons des merles pleins roulèrent.
Les roitelets aux vols brefs sautillèrent.
Les piverts au vol courbe se dressèrent,
cognant du bec et griffant de leurs serres
Técorce où ils criaient rouges et verts.