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Page:Jammes - Le Triomphe de la vie, 1911.djvu/41

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Il rebondit. Ils voient et ils entendent
le frisson clair dont tremble l’eau courante.
La roue, charg-ée de mousse transparente,
ruisselle et brille, comme brille au printemps,
quelque vallée d’émeraude et d’argent
dans l’azur creux de Big-orres riantes.
Parfois, le parc d’un vieux domaine dresse
sur son mur d’escargots, dans les lauT^’crs,
le sang vivace et grimpant des rosiers.
Ils voient passer la loge du portier,
ils voient passer les bambous effilés,
ils voient passer la grille séculaire.
Puis, c’est un bois où s’entend un pivert.
Jean de Noarrieu songe a la palombièro
que, dans ce bois, et sur d’énormes chênes,
il a construite l’année passée.
C’est là que Lucie, l’octobre dernier,
lui apportait, à midi, son déjeuner.
Il se souvient d’un jour sombrement chaud
oii elle y vint, tout en moiteur et rose,
et où il la prit ainsi qu’un abricot,