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Page:Jammes - Le Triomphe de la vie, 1911.djvu/66

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A Barèg-e, il y a beaucoup de malades.
Je vous remercie beaucoup pour le châle.
Et cette lettre était soucieuse et belle.
On ne sait pas ce que Dieu nous réserve,
lorsque, poussés par l’instinct paternel,
nous allons, deux, dans la même chaumière.
La femme alors, qui doit devenir mère,
se fait plus grave et songe à la misère.
Au fond du boîs frais, sur la mousse vive,
Jean s’est assis, fatig-ué de poursuivre
des perdreaux dans la foug^ère et la tuie.
Médor halète, et sa lang-ue va vite.
Jean se met h. g-enoux et boit, avide,
à la source où l’eau claire semble vide.
L*odeur de Teau est douce dans les lierres
qui, aussi verts qu’une herbe peut être verte,
se mirent jusqu’au fond de la fontaine.
Cette verdure y est si bien reflétée
qu’on jurerait une fenêtre ouverte