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Page:Jammes - Le Triomphe de la vie, 1911.djvu/69

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Le vignoble a peu donné, les vendang’es
n’ont pas été comme lorsque les chantent
les peintres et les poètes de septembre.
On n’a pas vu, comme une forêt d’ambre,
mûrir les ceps, ni les chapeaux qui tremblent,
ni les retours des cuves odorantes.
On n’a pas vu l’automne roug’eoyer,
ni entendu celui qui a vendangé
laisser mourir sur la paix des bruyères
son grave chant qui se traîne et se mêle
à la fumée bleue et acre des herbes,
cette fumée qui a l’odeur de l’hiver.
Jean de Noarrieu, en flânant et chassant,
a vu, du haut des coteaux, dans les champs,
des êtres groupés mystérieusement :
les cueilleurs de maïs qui, en silence,