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Page:Janin - Les catacombes, tome 3.djvu/107

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ALBERT DURER.

fane, du christianisme à la mythologie, cette chose qui fut aussi une religion et une croyance raisonnante à force d’art et de poésie, à force de temples, de tableaux et de beaux vers, vous retrouvez encore et toujours les deux qualités bien distinctes de notre peintre, fécondité, variété. Le Jugement de Pâris est la première de ses planches profanes les trois déesses sont belles et nues ; le beau Pâris est remplacé par un grave vieillard qui tient la pomme d’or de la main gauche ; dans le fond vous voyez des montagnes chargées de fabriques, comme cela convenait au graveur de Nuremberg, qui confondait souvent la Grèce et l’Allemagne, Athènes et Nuremberg. Le Jugement de Pâris est un des morceaux les plus rares et les plus finis d’Albert Durer.

Une chose charmante c’est la Sorcière : elle va au sabbat ; elle est montée à reculons sur un bouc dont elle tient la corne de la main gauche ; elle est suivie de deux petits malins génies qui portent ses torches et son mortier.