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Page:Janin - Les catacombes, tome 3.djvu/123

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ALBERT DURER.

se demander ai c’était bien là en effet l’ami de Luther, l’écho de Luther, son envoyé dans le monde, ses douze apôtres à lui tout seul, l’homme sur le sein duquel se reposait Luther. Que de chrétiens n’ont cru à Jésus-Christ qu’après avoir adoré la Vierge ! que de réformés n’ont cru à Luther et brisé les images qu’après avoir élevé dans leur cœur une statue à Mélanchton !

Albert Durer a donc fait aussi le portrait de Mélanchton, de Philippe Mélanchton. Quant au portrait de Luther, de Martin Luther, cela aurait fait encore une belle et bonne étude : quel front il devait avoir ce méchant moine qui a brisé le moyen âge, brisé la féodalité, brisé tous les pouvoirs de la terre, brisé le Vatican ; qui a coupé en deux le christianisme, cette croyance dont l’unité était la force ; qui a foulé aux pieds la tiare du pontife, la robe rouge des cardinaux, et la robe brune et non moins superbe des moines ; qui, depuis qu’il parut dans le monde, n’a pu être vaincu ni