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Page:Janin - Les catacombes, tome 3.djvu/14

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LES ÉGOUTS

rare esprit, d’une vertu éprouvée, chrétien, catholique, apostolique et romain de père en fils dans l’âme et dans le cœur, un homme qui était né et qui avait passé sa vie au milieu des mœurs les plus élégantes comme les plus correctes, un savant élevé par sa mère, son maître de latin, qui cependant, poussé par cette force irrésistible qu’on appelle devoir, a consenti à descendre, lui si délicatement élevé par sa noble famille, dans ces immondes cloaques, dans ces égouts pestilentiels, et, ce qui était plus terrible pour lui, à descendre dans les plus horribles repaires de la prostitution parisienne ! Cet homme descendait en droite ligne de la riante et studieuse retraite de Port-Royal-des-Champs ; il s’était habitué de bonne heure à contempler avec admiration les chastes et sévères clartés du grand siècle ; il était ce qu’on appelle dans le meilleur monde un homme du monde, esprit distingué, cœur excellent : eh bien voilà son dévouement chrétien à l’huma-