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Page:Janin - Les catacombes, tome 3.djvu/143

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ALBERT DURER.

vers son génie que pour le génie des autres, tel a été Albert Durer. Encore une fois, il est malheureux que cette belle existence, si remplie de pauvreté honorable, de glorieux travaux et d’ovations de tout genre, ait été troublée par une mauvaise femme. Albert Durer était souvent forcé d’abandonner sa maison par le caractère insupportable et acariâtre de sa douce moitié, qui ne s’adoucissait un peu qu’à force de cadeaux de toute espèce. Cela arrivait aussi à la femme de Jean-Jacques ; Molière était encore plus malheureux en ménage que ne le fut Albert Durer ou Rousseau. Faut-il tout dire ? Albert était souvent frappé par sa chère compagne. Un jour, surtout, qu’en revenant du marché on lui avait volé sa bourse, elle rentra si hors d’elle-même qu’elle se porta aux plus grandes violences ; le pauvre Albert en mourut de chagrin. Cependant, avant de mourir, il eut encore une étincelle de joie : ce fut lorsqu’en 1536 Mélanchton, triomphant, revint pour la troisième fois visiter Nurem-