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Page:Janin - Les catacombes, tome 3.djvu/152

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MÉTIERS.

tants ; la femme de chambre joviale, le célibataire empesé, le portier ricaneur, l’employé qui se sent humilié de venir chercher sa pitance au grand jour, innocentes abeilles autour de la ruche. La laitière leur dispense son lait d’une main avare ; la distribution laitée dure jusqu’à midi. Cette laitière n’a jamais eu une vache à elle, elle n’a jamais entendu le chant de la poule qui pondit ses œufs ; toute sa ferme est située dans une maison de la rue Aux Ours ; son rustique enfant est petit clerc dans une étude, et l’honnête laboureur, son mari, tient les cannes et les chapeaux dans une maison de jeu.

Heureux l’homme des champs s’il connaît son bonheur !

Écoutez : À midi voilà Paris qui se réveille ! Le bruit monte aux cieux ; tout s’agite, les grands et les petits métiers entrent en concurrence. Chaque métier, à Paris, a sa concurrence et sa parodie, haut et bas, honnête ou