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Page:Janin - Les catacombes, tome 3.djvu/218

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ET SON ÉGLISE.

chœur, ni cet évangile dévoilé, ni cet encens manqué, ce faux parfum qui brûlait à la place même où, la veille, se marchandaient des tapis de laine, rien de tout cela n’étonna l’assemblée ! Jamais on ne fit plus semblant et mieux semblant d’écouter une messe : on eût dit d’une assemblée depuis longtemps disciplinée. Elle écoute, elle regarde, elle salue, elle se lève, elle met la main à la poche pour les frais du culte, oubliant qu’elle avait déjà payé en entrant ; même il y en eut plus d’un parmi ces chrétiens au rabais qui chercha l’eau bénite avant d’entrer ou de sortir du temple. Quel peuple ! quel être mobile ! Qu’il est facile de faire une révolution avec ce peuple bouche béante, l’œil ouvert, et qui regarde tout passer ! peuple curieux avant tout, sans âme, sans cœur, sans souvenirs, curieux et idiot, qui regarde couler l’eau, et qui s’amusera tant que vous voudrez à cracher dans un puits pour faire des ronds, comme ce grand flandrin de vicomte dans Mo-